Dessine-moi un tricot

Si dans les années 70 mes yeux n’étaient tombés sur les coutures à l’envers de Sonia Rykiel, jamais sans doute je n’aurais regardé la mode avec intérêt. Avec cette idée originale et novatrice, la créatrice de Saint-Germain-des-Prés a ouvert la voie à un style où la femme gagnait en indépendance, plus intello que femme objet. Reine du tricot, Sonia Rykiel a aussi imaginé de laisser les bords vifs, sans ourlets ; elle a ajouté des strass, écrit des mots, des slogans, inventant sa « démode ». Le style Rykiel s’est aussi très vite associé à l’émergence du prêt-à-porter qui allait définitivement détrôner la haute couture en termes de tendances, prescrivant le nouvel air du temps après mai 68. Aujourd’hui encore les défilés Rykiel sont innervés d’une belle énergie tandis que les mannequins rient sur les podiums. Mais Sonia Rykiel, c’est aussi une plume (Et je la voudrais nue, L’envers à l’endroit…) et des dessins. Les femmes (essentiellement) de Sonia Rykiel ont de l’allure ; leur silhouette s’étire, mince, mutine, coquine, drôle… souvent juchée sur des jambes sans fin, « fil de fer ». Une pointe d’humour, un zeste de tendresse, quelques couleurs et le noir, cher à Sonia, dessinent ses filles de papier. Les emblématiques rayures signent l’étoffe de la diablesse qui s’habille en Rykiel. Quelques traits au feutre, un crayonnage de pastels, des silhouettes stylisées, la femme Rykiel s’expose en deux D pour la première fois en deux cents dessins à Saint-Germain-des-Prés.(source slate.fr) – Jusqu’au 24 juillet. Galerie Catherine Houard 15 Rue Saint-Benoît Paris 75007

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