Idoles au Quai Branly

Les deux nouvelles expositions du Quai Branly font l’éloge de la créativité humaine. Sous toutes ses formes. « Mangareva » réunit des statues de divinités polynésiennes inédites ; « Recettes des dieux » renouvelle la vision des objets de divination africains.

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C’est une première. Douze objets sacrés, collectés au XIXe siècle sur une île reculée du Pacifique, sortent aujourd’hui de l’oubli. Le musée du Quai Branly nous offre un trésor sauvé des autodafés mis en œuvre par les missionnaires. Parmi ces miraculés, huit statues de divinités en bois, trois sculptures anthropomorphes et un tambour sacré. Les dieux de Mangareva sont à nouveau réunis et bien vivants, dans un émouvant panthéon « muséal ».
Ces objets sont informes pour suggérer l’invisible, l’innommable. Ils sont effroyables et pourtant familiers. Parce qu’ils parlent de la terre, du divin, de la violence, du corps. L’exposition s’intéresse aux actions effectuées pour obtenir ces « non formes » et propose un parcours en séquences : « nouer, ligoter et lier » pour contrôler les puissances, « envelopper » un secret », « rembourrer » pour dissimuler un esprit, « clouer » pour figurer une agression, « assembler » pour délivrer un message que seul le devin peut déchiffrer. Ces œuvres d’une « inquiétante étrangeté » ont irrigué la création contemporaine (de Picasso à Annette Messager, en passant par l’art brut) et renouvelé la définition de l’art.
Jusqu’au 10 mai 2009 – Musée du Quai Branly – 37, quai Branly 75007 – Paris

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